
Un simple accessoire ? Pas vraiment.
Il est là, discret mais omniprésent. Il caresse la jambe d’une héroïne fatale, enveloppe les muscles d’un justicier masqué ou souligne la fragilité d’une jeune ingénue. Le collant est un marqueur de caractère et de destin au cinéma. Tour à tour érotique, subversif ou protecteur, il façonne l’image des figures cultes du grand écran.
Quand le collant devient une seconde peau
Difficile d’évoquer les collants au cinéma sans penser à Catwoman. De Julie Newmar dans la série Batman des années 60 à Michelle Pfeiffer dans Batman Returns (1992) et Anne Hathaway dans The Dark Knight Rises (2012), la femme-chat de Gotham s’approprie ce vêtement comme une armure. Son latex brillant ou son vinyle noir moulant traduisent sa dualité : à la fois dangereuse et séduisante, féline et indomptable.
Dans un autre registre, les super-héros s’en emparent aussi. De Superman à Spider-Man, en passant par Wonder Woman, le collant est ici un prolongement du corps, une barrière entre l’homme ordinaire et son alter ego extraordinaire. Il efface la vulnérabilité et magnifie la silhouette, instaurant une dimension mythologique aux personnages.
Symbole de féminité et d’émancipation
Si dans les années 50 et 60, le collant était souvent associé à une certaine sensualité – on pense aux jambes gainées de Marilyn Monroe ou Brigitte Bardot -, il devient rapidement un outil de rébellion. Dans les années 80, Madonna enflamme la scène et l’écran avec des résilles, portées comme un étendard de provocation et de liberté.
Dans un registre plus doux, Amélie Poulain, héroïne du film culte de Jean-Pierre Jeunet (Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, 2001), adopte les collants fantaisie comme une signature visuelle. Ses jambes enveloppées de rouge ou de vert deviennent un symbole de poésie et de singularité, un reflet de son monde intérieur où l’ordinaire côtoie le merveilleux.
Un accessoire entre fantasme et pouvoir
Le collant peut aussi être une arme de séduction massive. Qui pourrait oublier la scène culte de Le Lauréat (1967), où Anne Bancroft, dans son rôle de Mrs. Robinson, enfile sensuellement un bas devant un Dustin Hoffman hypnotisé ? Ce geste anodin devient une déclaration de pouvoir, un jeu de domination subtile entre les personnages.
Et puis, il y a ces moments où le collant trahit, où il est un indice, une vulnérabilité exposée. Dans Basic Instinct (1992), Sharon Stone renverse les codes en s’affranchissant du collant dans une scène désormais légendaire. Un pied de nez aux conventions, où l’absence de cet accessoire devient un choc sensoriel et narratif.
Un détail qui habille l’histoire du cinéma
Des comédies musicales aux films noirs, des blockbusters aux films d’auteur, les collants tissent leur toile dans l’histoire du cinéma et de la pop culture. Qu’ils soient filets de sensualité, signatures visuelles ou armures modernes, ils racontent quelque chose des personnages, bien au-delà de leur simple fonction esthétique.
La prochaine fois que vous regarderez un film, jetez un œil aux collants à l’écran. Ils en disent souvent plus que vous ne l’imaginez.
Dernière modification: avril 15, 2025